La loi de la jungle au travail : une bonne nouvelle

La loi de la jungle au travail : une bonne nouvelle

Manger ou être mangé, quel précepte plus judicieux que celui-ci pour définir au mieux la loi de la jungle ?

Mais que donne cette réflexion dans le contexte professionnel ?

Spontanément, nous sommes tentés de dire qu’elle se matérialise à travers les notions de compétition, du chacun pour soi, d’individualisme et du prêt à tout pour y arriver… N’est-ce pas ce champ lexical péjoratif qu’attribuent les salariés à cette fameuse loi de la jungle lorsqu’ils se retrouvent confrontés à ces calamités en entreprise ? La loi de la jungle est alors perçue comme cette certitude que les aspects négatifs de notre instinct animal se manifestent jusqu’à saboter l’éthique de notre monde professionnel

Et si nous étions dans l’erreur ? Si la définition véritable de la loi de la jungle était au contraire le reflet d’un élan bienfaiteur et salutaire pour la collectivité ?

C’est effectivement ce qu’explique le psychiatre et psychothérapeute Christophe André dans l’émission Bel et Bien diffusée le 19 Mars dernier sur France 2 dont le thème portait sur La confiance en soi ça se travaille. Il nous démontre que contrairement à la croyance populaire la loi de la jungle n’est pas cette idée sombre que celui qui s’en sort le mieux est celui qui mange l’autre, écrase l’autre et s’impose par la force. Dans l’histoire de la nature, les espèces ou les spécimens qui s’en sortent le mieux, qui parviennent à s’adapter aux bouleversements de l’évolution, à faire face à l’adversité ou à surmonter les difficultés, sont ceux qui ont su faire preuve de solidarité et d’altruisme avec les autres individus (de la même espèce, voir même inter espèces). L’altruisme est donc bien une invention salvatrice de la nature, la loi de la jungle n’est rien d’autre que l’entraide des individus face à l’adversité.

Les entreprises qui cultivent ce principe positif de la véritable loi de la jungle sont les entreprises où en réalité il fait bon travailler car se sont celles qui parviennent à affronter les difficultés sous cet angle bienveillant d’altruisme collectif et c’est ce qui fait toute la différence avec celles ou le climat social serait décadent. Car en effet, n’oublions pas que l’être humain est avant tout un animal sociable, et meilleurs seront ses connexions, son altruisme, ses stratégies de « survie » AVEC les autres, meilleur sera le fruit positif que chacun pourra en récolter individuellement. Aider les autres, c’est aussi avant tout s’aider soi-même, le bienfait premier est d’en ressentir une satisfaction personnelle qui nourrit l’estime de soi. L’entraide est donc le plus puissant ressort collectif qui booste notre propre bien-être et nos facultés de résilience.

Alors la prochaine fois qu’au sujet de votre entreprise ou toute autre organisation sociale vous entendrez parler de la Loi de la jungle en termes péjoratifs, appliquez vous à démontrer que cette loi illustre en réalité une réussite collective et non pas la croyance obsolète que la victoire n’est vraie que pour celui qui pense que pour réussir, il faut écraser les autres, diviser pour mieux régner ou s’imposer en dominant exclusif.

Pour aller plus loin sur ce sujet, je vous invite à lire « l’entre-aide l’autre loi de la jungle » d’Alain Grandjean

"L’entre-aide, l’autre loi de la jungle" à lire absolument pour bien démarrer l'année - Chroniques de l'Anthropocène (alaingrandjean.fr)