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La plume de Saint Just
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13 février 2022

Réflexion sur le changement dans nos sociétés.

Réflexion sur le changement dans nos sociétés.

 

le changement

 

 

Menaces liées au réchauffement climatique, effondrement écologique, ensauvagement de la société, crise sanitaire, montée du populisme et du communautarisme, craintes liées à la mondialisation galopante, flux migratoires massifs… Ces sujets effrayants et obscures sont régulièrement médiatisés et politisés pour nous sensibiliser aux dangers qui menacent le fragile équilibre de nos vies et de nos sociétés.

 

Mais qu’en est-il de la situation de la société qui désigne non pas la nation mais bien une entreprise ? Après tout le terme société définit un groupe de personnes organisées au sein d’une communauté afin de faire vivre des intérêts communs. En fait, le parallèle des fléaux qui peuvent menacer ces deux références semble différent, mais voyons comment le mécanisme de la pensée pessimiste peut potentiellement mettre en danger les fondations d’une entreprise composée de quelques individus aussi bien qu’une société à plus grande échelle telle qu’une nation, voir une civilisation.

 

Un premier terme me vient à l’esprit : le changement.

 

En réalité la pensée pessimiste puise son origine dans la crainte du changement. Celui-ci, s’il n’est pas voulu mais subi, peut être extrêmement déstabilisant et active de nombreuses peurs conscientes et inconscientes. En effet, l’être humain n’aime pas le changement qu’il n’a pas choisi et cet événement lorsqu’il se produit, est souvent vécu comme une situation déstabilisante, injuste, on redoute l’inconnu, la perte de ses acquis, l’optimisme cède au pessimisme et la pensée positive se paralyse pour faire place à théorie du complot. Et plus le changement est important, plus le séisme peut être grand au sein d’une société.

 

Le réchauffement climatique et ses cataclysmes, la nature et la biodiversité qui s’effondrent, la surexploitation des ressources, les flux migratoires qui éveillent la crainte de l’étranger, tous ces sujets peuvent effrayer, mais nous préférons pourtant parfois les ignorer. C’est cependant précisément cette attitude de déni et de résistance au changement qui nous condamne à la catastrophe, bien plus que le courage de prendre les mesures pour accompagner ce changement en acceptant, chacun à son niveau, de se remettre en question.

 

Et bien c’est pareil avec une entreprise, lorsqu’elle traverse une crise de changement, incarnée par une baisse d’activité, une fusion, une réorganisation, un plan social…

Si l’entreprise est mal accompagnée, elle s’expose au pessimisme, aux comportements complotistes, au risque de fuite des talents, aux risques psychosociaux, au déclin même de l’entreprise, c’est un séisme social…. Ce sont là les conséquences liées indirectement à la résistance au changement si elle s’installe trop longuement.

Résilience, solidarité, bienveillance, confiance, volonté, bonne communication et acceptation sont les maitres mots pour nous aider à supporter ces changements perturbants. Comme le dit si bien Gerard-Dominique Carton dans son livre Eloge du changement, « La fin de la décompensation correspond à l’acceptation du changement », le lâcher prise est un travail de deuil à entamer sur ce qui n’est plus possible et qu’il nous faut accepter pour retrouver une dynamique de construction et de continuité. Il nous faut donc considérer les choses sous un autre angle pour que le changement nous devienne acceptable.

 

Dans son livre le Banc du temps qui passe, Hubert Reeves écrit au sujet de la nature « La crise écologique contemporaine a appris à l’homme que s’il persiste à vouloir la conquérir, la soumettre et la dompter, il disparaitra ».

 

Pour l’entreprise qui dans une phase de changement, s’entête à poursuivre des comportements de résistance, des stratégies organisationnelles ou managériales dépassées, ou bien encore de s’enfermer dans des procédures obsolètes, et bien c’est pareil, elle déclinera à l’image d’une nation ou bien même de la planète.

 

Au final le bien de la communauté dans une société, dépend de l’addition maximale des comportements individuels bienveillants. Sans les autres, nous ne sommes rien et avec eux nous sommes tout. Le succès du changement dépend également du renoncement de certaines de nos attributions (d’où le travail de deuil dont je parlais plus haut), mais ce renoncement doit être le plus équitable possible pour qu’un sentiment d’injustice ne s’installe pas et ne sabote pas la précieuse solidarité qui soutient l’édifice dans son changement. Mais pour y voir plus clair, l’aide d’acteurs extérieurs à l’entreprise peut-être parfois indispensable, car elle permet de poser un diagnostic objectif (à condition que ce soient de véritables professionnels).

 

Pourtant, à ceux qui seraient tentés d’exploiter dans une société le « diviser pour mieux régner » comme le feraient parfois certaines personnalités narcissiques et despotiques que compte tristement l’histoire du monde, à ceux qui seraient tentés de dire que contre la perversité de la nature humaine le combat est perdu d’avance, cela revient à dire que la nature a raison de vouloir se débarrasser de l’homme et que la société a raison de faire fuir les individus de bonne intention pour que du chaos puisse enfin naitre l’ordre et l’équilibre.

Je crois qu’il n’est pas nécessaire d’attendre d’en arriver à une telle extrémité pour espérer que le ciel ne nous tombe pas sur la tête, à condition que dans un élan solidaire, nous ayons le courage de nous retrousser les manches et d’être attentif à ce qui peut nourrir positivement le changement, dès maintenant.

 

Alors comme le dit Gérard-Dominique Caron, il suffit de vouloir développer le patriotisme d’entreprise pour lui permettre de créer un environnement satisfaisant dans lequel l’individu pourra s’épanouir et permettre à l’entreprise elle-même de se développer, c’est ce qui s’appelle un cercle vertueux.

 

Enfin, j’aime cette phrase de Hubert Reeves qui redonne à l’homme sa noblesse au sujet de son devenir, malgré la menace qu’il représente pour la nature et pour lui-même jusque dans sa propre société : « Dans le déroulement des ères sont apparus des êtres qui se font du souci pour les autres et s’inquiètent de leur sort. Ils offrent leur aide, c’est-à-dire posent les gestes altruistes. »

De tels êtres ou de tels comportements dans une société telle qu’elle soit, doivent être encouragés, développés et protégés. Les notions de gentillesse et de bienveillance ne sont pas des actes de faiblesse, mais au contraire ce sont des signes d’intelligence relationnelle, d’équilibre et de force de l’esprit. La perversité qui engendre la fatalité ne doit pas être loi.

 

Et toi ami lecteur, qu’en penses-tu ? Comment perçois-tu le changement dans ta société ? Quelle pierre bénéfique à l’édifice du changement penses-tu pouvoir apporter ?

 

C.R.

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